Jeûner est-il une bonne chose ?

Le jeûne, bénéfique pour la santé et le moral ? ©Getty -  Anna Kurzaeva
Le jeûne, bénéfique pour la santé et le moral ? ©Getty - Anna Kurzaeva
Le jeûne, bénéfique pour la santé et le moral ? ©Getty - Anna Kurzaeva
Publicité

Alors que le confinement nous rend toujours plus sédentaire, la tentation est grande d'entreprendre un jeûne, plus ou moins long. Mais de quoi parle-t-on exactement ? A partir de quand jeûne-t-on et, surtout, pourquoi ?

Avec
  • Anne-Marie Galonnier Naturopathe, gérante d'un centre de séminaires de jeûne en Auvergne-Rhône-Alpes, Jeûne & Bien être en Bugey.
  • Thierry De Lestrade Producteur et réalisateur de documentaires

Maintenant que les agapes de fin d'année sont finies et que l'épiphanie a été célébrée comme il se doit cette semaine, et si on jeûnait ? Au menu de ce dimanche : pas de menu. Nous avons décidé d'opter pour la privation de nourriture, provisoire, de faire la diète, voire de pratiquer un jeûne car il parait que l'abondance nous rend malade et que jeûner est une bonne chose. C'est ce que nous allons voir...

Thierry de Lestrade, documentariste, co-réalisateur du film documentaire "Le jeûne, une nouvelle thérapie" diffusé sur Arte et dont un livre du même nom a été tiré, paru chez La Découverte / Arte éditions.

Publicité

Lorsqu'on a commencé à travailler sur le jeûne il y a une dizaine d'années, celui-ci semblait réservé à quelques radicaux et militants de médecine parallèle. Mais nous avons découvert à travers notre enquête que ces cinquante, soixante-dix dernières années, il y a eu énormément d'études scientifiques sur le jeûne, qui en ont montré les bienfaits thérapeutiques. Le jeûne est donc revenu dans le champ du rationnel à travers le science. 

Le fait de se priver de nourriture quelque jours permet ce repos, cette régénération du système immunitaire, cette baisse des facteurs de croissance. Cela permet un "reset" et le corps en a besoin : c'est notre rythme naturel. Bien sûr, il faut faire attention à la sortie d'un jeûne, il faut se ré-alimenter lentement : tous les professionnels du jeûne donnent des règles très précises. 

Anne-Marie Galonnier, naturopathe, gérante d'un centre de séminaires de jeûne en Auvergne-Rhône-Alpes, Jeûne & Bien être en Bugey.

Notre corps est bien fait, grâce à nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, qui ne mangeait pas toujours à leur faim. L'hiver, ou lorsqu'il n'avait pas assez chassé, il pouvait ne pas manger. Le corps s'est adapté à cela et nous avons cette mémoire en nous. Ce que nous n'avons pas, par contre, c'est la capacité de trop manger. Aujourd'hui, notre civilisation est atteinte de cette maladie, de trop manger, de trop grignoter, ce qui fatigue le corps et l'esprit. 

Dans ces régimes où l'on enlève par exemple la viande ou le sucre, le corps peut faire de stockage lorsque l'on introduit de nouveau l'aliment, car il va avoir peur de manquer à nouveau.  Lorsqu'on jeûne, on élimine tout mais on ne s'arrêt as de manger. Extérieurement oui, mais à l'intérieur, non : on ne manque de rien. 

Pour aller plus loin : 

L'équipe