Jeûne VS Tabac : Et si c’était votre dernière cigarette?

Bonne nouvelle : oui, jeûner peut vous aider à arrêter de fumer ! En ce « mois sans tabac » organisé par les pouvoirs publics, faisons d’abord un bilan. Le tabac tue chaque année en France plus de 75 000 personnes et représente la première cause de mortalité évitable. Les fumeurs sont encore au nombre de 12 millions.

Un peu d’histoire

Le marché français des tabacs se développe sans aucune contrainte entre 1950 et 1976. Le tabac véhicule des valeurs positives, -virilité, émancipation, sûreté de soi-même, convivialité- et sa dangerosité est mal connue.

En 1977 une première loi (loi Weil) réglemente la publicité et établit que la composition du produit doit figurer sur le paquet. Les fabricants suivent le mouvement : entre 1950 et 1993, le taux moyen de goudron des cigarettes françaises (Gauloises et Gitanes) passe de 35 mg à 11,48 mg. Par ailleurs, si la consommation des hommes diminue, celle des femmes augmente avec la popularité croissante des cigarettes blondes.

En 1987, le rapport Hirsch établit que le tabac est hautement cancérigène. Il affirme également que le tabac est une drogue et le tabagisme une addiction. La notion de tabagisme passif apparaît également.

En 1991, la loi Evin proclame que ne pas fumer sera désormais la norme. La tolérance a vécu. En 2007, le tabac est définitivement banni des espaces publics. A partir de 2009, le message à caractère sanitaire sur les paquets se radicalise avec l’apparition de photos de pathologies explicites. En parallèle, les prix augmentent significativement.

Le tabac est donc désormais considéré comme « une drogue licite et récréative ». De nombreuses solutions sont à ce jour proposées aux candidats au sevrage : consultations spécialisées, substituts nicotiniques, médecines douces et plus récemment, groupes d’entraide et applications. Arrêter semble plus facile que par le passé. Disons plutôt que ce n’est pas plus facile mais qu’on dispose de solutions de soutien qui n’existaient pas ou étaient méconnues. Parmi celles-ci, le jeûne est un outil naturel et très efficace.

La motivation, la clé de la réussite

Il faut dès à présent préciser le plus important : vous vous arrêterez si vous êtes réellement motivé.e.

La motivation profonde est d’ordre inconscient mais elle se perçoit comme un désir ardent : chaque jour, fumer vous est pénible, voire détestable. Vous savez que vous vous détruisez mais l’envie est la plus forte et vous maudissez votre faiblesse. Cette drogue a eu raison de votre liberté. Une seule solution : arrêter et vous êtes prêt.e à tout ou presque, pour y parvenir.

Dites-vous pour commencer qu’arrêter de fumer, c’est en réalité redevenir non-fumeur. C’est retourner à une manière de vivre qui était la vôtre par le passé. Comment faisiez-vous alors pour vous passer de tabac ? Le jeûne peut ici symboliser le nouveau départ dont vous avez besoin.

Chiffres cléS sur le tabac en France

Tout savoir sur le tabagisme

Nous l’avons dit, vous êtes prêt.e à tout essayer pour mettre un terme à cet esclavage qu’est le tabagisme. Vous avez entendu parler des séjours de jeûne, vous vous êtes renseigné.e : les centres labellisés FFJR acceptent les fumeurs. Pourquoi ne pas tenter l’expérience pour arrêter de fumer ? Avant votre séjour, documentez-vous, réfléchissez aux bienfaits que va vous apporter l’arrêt du tabac.

Vous allez donc significativement réduire les risques de cancer et aussi améliorer votre santé mentale. En effet, au fond de vous, vous êtes conscient.e que la vie ne peut éternellement être rythmée par les pauses cigarette. Vous passez entre une et deux heures par jour à fumer et à mettre en œuvre tout ce qui s’y rapporte : entre autres, aller au bureau de tabac, se procurer briquet et cendrier, et sortir pour ne pas gêner les non-fumeurs. Vous êtes conscient.e de vous droguer, d’être dépendant d’un produit pour vous sentir bien. Vous vous sentez coupable et la culpabilité est une émotion négative.

Réfléchissez au rapport entre le plaisir éprouvé à fumer et les désagréments que cela entraine. Ils sont nombreux : haleine fétide, vêtements et cheveux malodorants, voix rauque et gorge encombrée, toux chronique, visage blafard, syndrome de manque… Rappelez-vous la période où vous étiez non-fumeur et comme c’était tout naturel. Relaxez-vous en conscientisant la condition de non-fumeur, rappelez-en les bienfaits, ressentez-les.

Le jeûne, une méthode naturelle pour un arrêt réussi ?

C’est décidé, vous allez vous passer de nourriture pendant plusieurs jours et aussi de café, d’alcool et de cigarettes. Ce package qui semble impressionnant à première vue, vous rendra paradoxalement les choses plus faciles. Si fumer est une drogue, c’est aussi une habitude et une composante de votre personnalité. Durant un séjour de jeûne, vous allez pouvoir vous laisser aller et oublier tout ça avant de redémarrer sur de nouvelles bases pour une nouvelle vie. Vous êtes totalement pris.e en charge par votre accompagnateur de jeûne et randonnée FFJR, vous avez juste à marcher dans la nature, à vous laisser masser, à rêver, à dormir… Rappelez-vous comment vous avez appris à marcher, à nager, à faire du vélo : un jour, vous avez tout lâché. L’entrée en jeûne est une expérience similaire.

Le rythme de vie durant le séjour va vous aider à modifier vos habitudes, notamment avec la suppression des trois repas qui structurent habituellement votre consommation. Autour de vous, personne dans le groupe ne fume et ne vient donc vous rappeler le geste. Observez durant les moments de convivialité, comment on peut être à l’aise avec les autres sans consommer autre chose qu’une tisane ou un bouillon. Si malgré tout une envie survient, respirez profondément plusieurs fois. Certaines huiles essentielles anti-stress comme l’orange ou l’épinette noire peuvent aussi vous aider. (consulter un professionnel de la santé qualifié avant tout.).

La puissante détoxification induite par le jeûne va vous procurer l’aide physiologique nécessaire. Adieu nicotine, goudrons, gaz toxiques et métaux lourds ! Ils sont éliminés via les émonctoires (foie, reins, poumons, glandes sudoripares). Les aides psychologique et comportementale, très importantes, sont apportées par le cadre, le groupe, les activités et le repos. Vous êtes extirpé.e de votre environnement habituel où tout vous rappelle vos pauses tabac. Le spectacle de la nature durant les randonnées favorise l’apaisement. Les personnes qui vous entourent sont préoccupées de leur santé et de leur alimentation. Profitez-en pour glaner des témoignages, des conseils, des recettes… Le yoga, s’il s’accompagne de respiration et de relaxation, peut être très soutenant. Les causeries du soir, orientées santé au naturel, vous conforteront dans votre décision. N’oublions pas le repos : l’arrêt d’une drogue fatigue, accordez-vous des siestes, surtout si vos nuits sont perturbées.

40 ans de tabac, elle décide d’arrêter de fumer grâce au jeûne

Après mon séjour de jeûne, j’ai peur de craquer

Le séjour est terminé, vous craignez un peu le retour à votre quotidien. Votre corps est détoxiqué mais il faut vous soutenir psychologiquement. Gardez le contact avec les jeûneurs du groupe qui vous ont accompagné dans vos débuts de non-fumeur. Inscrivez-vous à un groupe d’entraide, téléchargez une application en rapport… Pensez aussi à ranger (encore mieux jeter) votre matériel de fumeur, voire à redécorer un peu votre logement différemment. Des méthodes complémentaires au jeûne existent pour mettre toutes les chances de votre côté comme l’hypnose et l’acupuncture.

Faites votre reprise alimentaire en conscience, éloignez la cigarette de vos pensées, et si nécessaire, tenez-vous à l’écart des fumeurs qui vous entourent. Au travail, zappez la pause clope ou profitez-en pour marcher un peu. Soyez persuadé.e que les prétendus avantages que vous tiriez du tabac (détente, concentration, stimulation…) n’étaient qu’illusions liées au phénomène de manque. Pratiquez la respiration (cohérence cardiaque, pranayama, marche afghane…) et bougez. Pendant quelque temps, évitez les occasions festives où vous pourriez être tenté.e : qu’est-ce qui est le plus important, une soirée ou l’arrêt d’une drogue ? De toute façon, vous constaterez que l’envie de faire des excès aura beaucoup diminué avec le jeûne. Cela préviendra également la prise de poids.

Etrangement, il est possible aussi que vous n’ayez besoin de rien : vous avez tourné la page sans trop savoir comment à l’issue de votre jeûne ! Ne cherchez pas plus d’explications, l’inconscient tient une grande part dans votre rapide évolution. Vous voilà sur le bon chemin…

Et si, toutefois, vous craquez, rappelez-vous qu’il y a un début à tout. Si vous avez réussi à vous abstenir de fumer pendant votre semaine de jeûne, c’est déjà une avancée considérable dans votre parcours d’arrêt du tabac. Vous êtes sur la bonne voie, et vous parviendrez un jour à atteindre cet objectif !

Je suis fumeur, je n’ai pas encore envie d’arrêter, puis-je jeûner ?

Oui ! Il est tout à fait possible d’être à la fois fumeur et jeûneur, bien que cela nécessite une approche consciente. Idéalement, il est vivement recommandé de s’abstenir de fumer une semaine avant le début du jeûne, pendant toute sa durée, et encore une semaine après, afin de permettre au corps de se détoxifier de manière optimale. Le tabac introduit des toxines dans le système, ce qui peut entraver le processus de nettoyage naturel induit par le jeûne. Cependant, comprenant que l’addiction au tabac peut être une réalité complexe, si l’envie de fumer persiste, il est possible de s’isoler du groupe et de fumer. Il est important de noter que fumer ne rompra pas nécessairement le jeûne, mais cela peut compromettre les bienfaits globaux du processus de détoxification.

Cet article a été rédigé par

clara gendre sluty
Autrice de l’article et ex-fumeuse

Clara Gendre-Sluty

Accompagnatrice de jeûne diplômée FFJR

SON TÉMOIGNAGE SUR SON ARRÊT DU TABAC :

J’ai commencé à fumer en classe de seconde, et c’est une camarade qui m’a montré à avaler la fumée. Chez moi, tout le monde fumait : mes parents et trois de mes grands-parents sur quatre ! Vingt ans de tabagisme plus tard, je faisais de la bronchite chronique et c’est une autre amie qui s’est écriée en m’entendant tousser, passez-moi l’expression : tu vas crever, ma pauvre fille ! Cette remarque ironique m’a fait l’effet d’une thérapie provocatrice, cette méthode qui consiste à verbaliser sans ménagement ce dont la personne doit prendre conscience. Trois ans plus tard, j’arrêtai définitivement.

Oui, il me fallut trois ans pour venir à bout de cette redoutable addiction. Il m’arrivait de rallumer mes mégots, voire ceux des autres. J’étais capable de prendre ma voiture en pleine nuit pour aller acheter des cigarettes en centre-ville. J’étais pourtant adepte du yoga. Le tabac me semblait désagréable après la séance, mais je passais outre avec un malin plaisir… Ne pas fumer me semblait simplement inenvisageable, je lui devais entre autres, le peu d’aisance en société que j’avais, le courage d’affronter mes élèves (j’étais professeur), la patience de corriger mes copies… Néanmoins, je n’avais pas la conscience tranquille : j’étais tombée bien bas à être ainsi l’esclave d’un produit.

Je passai tout de même aux « ultralégères » qui apparaissaient sur le marché, et sur deux ans, réduisis progressivement ma consommation à trois cigarettes, une après chaque repas. Pour autant, à chaque occasion stressante ou festive, ce sage comportement était remis en cause… Je décidai alors de changer pour les cigarillos qui peuvent s’acheter à l’unité et ont très mauvais goût. Les buralistes du quartier, qui me voyaient souvent, devaient me prendre pour une malade, mais n’était-ce pas le cas ?

L’histoire se termine un an plus tard, après un dîner chez des amis. Je ne retouchai jamais de cigarettes, de cigare ou autre tabac à rouler. La motivation avait eu raison de mon addiction. La compagnie des fumeurs me devint pénible, voire odieuse. Encore aujourd’hui, il m’est très désagréable de respirer la fumée de quelqu’un dans la rue malgré les ruses déployées pour repérer l’ennemi.

Adepte du jeûne depuis des années, je suis aujourd’hui responsable de centre FFJR (DeauviJeûne) et suis heureuse de vous proposer cette lettre et ce témoignage afin de vous inviter à choisir le jeûne pour redevenir non-fumeur.

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Les accompagnateurs diplômés FFJR ont suivi une formation théorique et pratique et bénéficient de formation continue chaque année.

Accompagnement

Pendant votre séjour, l'accompagnateur FFJR est présent à vos côtés à tout moment, pendant les randonnées et les autres temps.

éthique & déontologie

La FFJR a mis en place une charte stricte et un contrôle qualité afin d'assurer que chaque séjour respecte notre cadre éthique.

Partenaires de l'académie médicale du jeûne

La FFJR a noué un partenariat avec les médecins spécialistes de l'Académie Médicale du Jeûne à travers la formation continue des accompagnateurs certifiés FFJR, et une permanence de conseils lors des séjours.

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