Réveillez vos sens : Comment le Jeûne aiguise les 5 Sens ?

Le jeûne est une expérience unique régulièrement évoquée pour ses nombreux bienfaits. Mais saviez-vous que le jeûne aiguise aussi nos sens ?

L’autophagie, processus naturel de destruction de cellules endommagées ou pathogènes, est encore plus stimulé en jeûne, car l’organisme trouve le temps de se nettoyer en profondeur, afin de retrouver forme physique et fraîcheur mentale, ou encore régénérer le système immunitaire, en plus de faire une pause bienfaitrice en se reconnectant à soi. Et pendant l’expérience même du jeûne, chaque sens récupère son acuité grâce à l‘autophagie. Les jeûneurs témoignent souvent d’une amélioration des fonctions sensorielles : une ouïe plus fine, un odorat plus sensible, une vision plus « subtile », un goût plus développé, un toucher lissé.

A travers cet article, nous vous proposons de rentrer plus en détail de chacun des 5 sens…

L’odorat

Longtemps méprisé, considéré comme négligeable par rapport à la vue ou à l’ouïe, l’odorat a pris une sorte de revanche avec la crise sanitaire. L’odorat est doté d’une spécificité : il s’adresse directement à notre système limbique, notre cerveau émotionnel. Il influence ainsi grandement notre état affectif et nos comportements, tout en nous livrant des informations et en nous apportant du plaisir.

La perception des odeurs est une machine complexe qui siège en partie au niveau de notre nez qui est olfactif en plus d’être respiratoire. Et cette perception des odeurs contribue en plus largement au sens du goût. C’est l’odorat qui apporte la palette des diverses nuances de goûts et la richesse des plaisirs gustatifs. C’est pourquoi, la plupart du temps, la perte de l’odorat s’accompagne d’une perte du goût.


Parmi la soixantaine de causes possibles, 3 expliquent 90 % des pertes d’odorat :


Le jeûne aiguise l’odorat en débarrassant le catarrhe nasal d’excès de nourriture et de déchets retenus dans les tissus, et ainsi en diminuant l’inflammation et il est possible de récupérer l’odorat.


L’odorat devient tellement sensible que cela peut être une source de gêne : le jeûneur sent des odeurs désagréables qu’il ne décelait pas avant le jeûne. Fort heureusement, il trouve aussi un plaisir accru à sentir des odeurs agréables.

Le saviez-vous ?

On estime que plus de 6 millions de personnes en France seraient concernés par une baisse de l’odorat (l’hyposmie) ou même sa perte (l’anosmie). 

Le toucher

La peau avec ses millions de terminaisons nerveuses est l’organe sensoriel du toucher. C’est par ailleurs l’organe le plus étendu du corps humain, donc très exposé. Outre ses fonctions de protection contre les intrusions et de thermorégulation, la peau est aussi un émonctoire ayant pour fonction l’élimination des déchets et des toxines, à travers les glandes sébacées et sudoripares.


Lors d’un jeûne, deux grands mécanismes se mettent successivement en place : le nettoyage des tissus cellulaires abîmés et leur régénération. Un grand nettoyage métabolique se déploie jusqu’au niveau cellulaire, les tissus endommagés sont restaurés.

Au niveau de la peau, cela a un impact direct et très visible sur sa santé et son aspect. La peau s’en trouvera plus nette, plus souple, plus lisse. Le teint sera plus éclatant, les imperfections et les rides seront atténuées, et la capacité de cicatrisation améliorée. Le pouvoir anti-stress du jeûne impacte également les traits du visage qui s’apaisent, les rides d’expression et de crispation qui s’atténuent.

Par ailleurs, grâce aux vertus anti-inflammatoires du jeûne, les troubles cutanés s’estompent (boutons, acné, rosacée, eczéma, psoriasis, rougeurs).

Enfin, au cours du jeûne, les grands émonctoires que sont le foie et les reins se trouvent nettoyés, soulagés et déchargent par répercussion le système cutané qui s’assainit.

Grâce à tous ces mécanismes, le jeûne donnera donc un coup d’éclat à la peau ! Une peau rajeunie, pour un véritable « effet coup de jeûne ».


Lors de la pratique du jeûne, les soins et massages sont fortement conseillés pour stimuler les portes de sortie de l’organisme (ici, la peau) et favoriser l’élimination des toxines; cette détox va aussi permettre d’évacuer le stress et encourager la détente du corps et de l’esprit. Les soins soutiennent donc le fonctionnement de la peau et stimulent notre sens du toucher.

En matière de soins il existe une grande variété de techniques : massages, pétrissages, effleurages, brossage, pressions digitales, techniques profondes ou en surface, légères ou appuyées, avec ou sans huiles, etc. Ces techniques induisent des sensations et des ressentis aussi divers que variés, exacerbant le sens du toucher.

Lors du jeûne, l’hydrologie (bains, douches, saunas, hammam, jacuzzi, etc.) aura un rôle très complémentaire au jeûne en favorisant la sudation et l’élimination des toxines. Ces techniques vont également mettre notre sens du toucher à contribution, de par les variations de températures et les sensations sur notre peau, de l’eau sous ces différentes formes (vapeur, glace, douche, bain).

Enfin, la randonnée et l’activité physique contribueront aussi à oxygéner la peau et la nettoyer en favorisant l’évacuation des déchets. Le contact de la peau avec les éléments naturels (soleil, air pur, plantes et arbres) sera de plus extrêmement ressourçant.

Fun fact sur la peau

  • La peau est notre organe le plus grand et le plus lourd : mesurant 2m² et pèsant près de 10 kilos !
  • Elle se renouvelle constamment : environ 30 000 à 40 000 cellules cutanées meurent chaque minute, ce qui signifie que vous perdez environ 4,5 kg de cellules mortes de la peau chaque année.

Le gout

Manger après quelques jours de jeûne, c’est un peu comme trouver le Graal : si vous avez déjà jeûné, vous vous souvenez des moments de plaisir rien qu’en évoquant le jour de la reprise alimentaire. Notre imaginaire, dans ces cas là, peut être particulièrement prolifique.

Le jour J, en reprise alimentaire, le moindre petit morceau de fruit juteux posé sur la langue ou le bout de légume qui croque sous la dent va nous procurer un plaisir immense, parfois supérieur à des repas gargantuesques où tout se trouve à profusion. Ici, une assiette de légumes frais avec des couleurs vives, là, quelques amandes et noix, ou juste un peu de compote maison… tout à coup, nous voici en plein ravissement devant cette simplicité que la nature nous offre. Si tous les jeûneurs se souviennent avec émotion de cette intensité lors du 1er repas à l’issue de leur jeûne, c’est parce que le sens du goût s’en trouve aiguisé. Mais pourquoi ?


Lors de cette pause digestive, notre organisme s’est mis au ralenti : le péristaltisme , ces mouvement de descente du bol alimentaire s’est arrêté. Les signaux de la faim eux- mêmes, se sont mis en pause. Le système de communication entre nos glandes salivaires et le cerveau permettant de “scanner” et classer les nutriments a été mis à l’arrêt. Lors de la remise en route de ce processus, toute notre attention est stimulée, au même titre qu’une activité que nous aurions stoppé pendant un certain temps.


Si le sens du goût est ravivé, c’est aussi parce que manger est étroitement associé au plaisir. C’est inscrit dans nos gênes ! Nous avons tous dans notre cerveau le noyau accumbens ( ou NAC) dont le rôle est de nous envoyer des impressions de plaisir ou de dégoût, pour nous faire sentir si la saveur nous inspire, nous rappelle un aliment connu. Dans la mesure ou assurer la survie de notre espèce est une priorité, ce lien étroit entre plaisir et nourriture s’est ancré en nous au fil des générations. Ainsi, la quête de nourriture, associée au plaisir, est devenue un véritable moteur qui a permis la survie de l’espèce. Serions-nous, humains, encore de ce monde sans ce rapport étroit ? Rien n’est moins sûr.  

Après un jeûne, avec le sens du goût ravivé, notre corps va donc profiter pleinement de tout ce que nous mangerons. Littéralement, « je suis ce que je mange ». Le sens du goût vient soutenir ce processus.

La vue

Le globe oculaire est essentiellement constitué d’eau, l’occasion est donnée pendant le jeûne de renouveler cette eau potentiellement épaissie par l’accumulation de toxines.

Il nous arrive régulièrement de recevoir des messages de personnes se réjouissant que leur vue se soit améliorée après leur jeûne.. Il n’y a pas eu d’études permettant d’expliquer pourquoi dans certains cas, la vue de certains jeûneurs ait été modifiée. Ce sont principalement des témoignages qui vont dans le sens d’une meilleure acuité visuelle. 

Grâce aux temps en pleine nature, au fait de prendre de la hauteur sur les collines et montagnes, la vue est sollicitée pour regarder loin, l’horizon. Cela nous change du quotidien (écrans, voiture, et vue limitée, arrêtée par les immeubles). Une semaine de jeûne c’est aussi éviter de regarder les écrans, laisser l’œil se reposer de l’adaptation aux changements de plans rapides, moins être exposé à la lumière bleue des téléphones.

Regarder tout simplement, se recharger de couleurs naturelles des ciels, admirer des gammes de couleurs qui virent du vert aux jaunes orangés de l’automne… vous ne changerez certes pas forcément de lunettes, mais vous aurez apprécié cette déconnexion de notre petite personne et verrez plus nettement notre appartenance à la nature.

L’ouïe

Le jeûne est un temps de repos pour le corps. Le corps peut s’occuper de nettoyages spécifiques comme celui du système ORL. Cette amélioration de l’ouïe résulte en partie du nettoyage des états catarrheux des oreilles et des trompes d’Eustache.

« J’ai connu un jeûne avec une impression d’encombrement, la sensation d’avoir un casque sur les oreilles et d’entendre en sourdine le monde alentour. Cet inconfort a duré quelques jours et j’ai considéré que le corps profitait de cette période pour faire un grand ménage de printemps dans la tuyauterie et j’ai rapidement retrouvé bonne audition.

Cette expérience m’a amené à réfléchir : une moindre sollicitation de nos sens pendant le jeûne est souhaitable, comme une période de retrait du monde, permettant de moins laisser passer les stimulis. Écouter le silence, les bruits subtiles de la nature comme le vent dans les herbes hautes, les brises marines ou les sons de l’eau en mouvement sont des choses à expérimenter pendant un jeûne car notre disponibilité est décuplée. Ces sons viennent nous connecter à la nature environnante et nous remettent en dialogue avec elle.

Améliorer sa qualité auditive, c’est être capable de se débrancher régulièrement de son propre dialogue intérieur, et se connecter à son environnement en choisissant un lieu apaisant. La  pensée  est plus sereine pendant cette période d’abstinence alimentaire. Ce temps peut être l’occasion d’un dialogue intérieur constructif. »

Rhéa Malone, autrice de l’article

Pour allez plus loin

En conclusion

La faiblesse et la diminution de la perception sensorielle chez l’homme est due principalement à la diminution de la vitalité et à l’accumulation dans les tissus d’excès de nourriture et de déchets retenus. Le jeûne, en débarrassant l’organisme des excès et des déchets et en permettant la récupération nerveuse, rétablit les sens émoussés. Véritable cure de jouvence pour notre corps, le jeûne en aiguisant nos sens, nous reconnecte pleinement à nous-même et à notre environnement !

Cet article a été rédigé par 4 accompagnatrices diplômées FFJR de la région Sud-Est

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Sources :

https://www.francebleu.fr/emissions/prenez-soin-de-vous/toulouse/baisse-de-l-odorat
Le Jeûne /H.M. Shelton Edition Le courrier du livre Juin 2019
Le Jeûne/Alain Huot Edition Dangles Août 2020

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